Abcès et fistules anales
Les fistules anales et les abcès de la marge anale correspondent à une même maladie dont le point de départ est l’infection de petites glandes situées dans le canal anal (crypte de Morgagni). L’abcès se révèle sous une forme aiguë et il est toujours la conséquence d’une fistule anale sous-jacente. On parle de fistule devant une communication ou trajet anormal entre 2 orifices. Cette fistule, sous la forme d’un tunnel, met en communication cette glande (orifice primaire) et l’abcès (orifice secondaire).
Orifice externe d’une fistule anale
Les symptômes :
L’abcès se manifeste par une tuméfaction rouge, inflammatoire, autour de l’anus. Il s’accompagne des douleurs très intenses, d’apparition brutale, continues, empêchant souvent le patient de dormir et de s’assoir. La fièvre n’est pas toujours présente.
La fistule ne provoque pas de douleur et se révèle généralement par un écoulement permanent de pus autour de l’anus. L’apparition de la douleur annonce la formation d’un abcès de la marge anale. Cet abcès peut se percer tout seul et la douleur disparaître spontanément. Mais, plus ou moins rapidement, une nouvelle poussée identique surviendra.
Parfois, il peut exister une constipation réactionnelle.
Le diagnostic :
L’examen clinique retrouve une petite tuméfaction autour de l’anus. Parfois, la palpation de la région autour de l’anus permet de retrouver un petit cordon dur qui correspond au trajet de la fistule.
Le plus souvent, aucun trajet ne peut être retrouvé à l’examen clinique et il faut une intervention chirurgicale pour retrouver ce trajet. Enfin, dans les cas de fistules très profondes ou de fistules récidivantes, des examens radiologiques complémentaires seront nécessaires (IRM pelvienne).
Le traitement :
Le traitement des fistules anales et des abcès de la marge anale est toujours chirurgical. En effet, la guérison ne sera obtenue que lorsque le trajet de la fistule sera reconnu et supprimé.
En phase d’abcès, l’incision de ce dernier, sous anesthésie locale ou générale, permet d’évacuer le pus, d’obtenir un soulagement immédiat de la douleur, une régression de l’inflammation et une cicatrisation en environ deux semaines (Voir la fiche informative >>).
Pour éviter une récidive tardive, il faut rechercher dans le même temps opératoire l’orifice primaire à l’intérieur du canal anal et point de départ de la fistule.
Si le trajet de la fistule est superficiel, le traitement de l’abcès et de la fistule peut être réalisé pendant la même intervention.
Si le trajet de la fistule est trop profond, il est préférable de faire le traitement de la fistule que dans un deuxième temps.
En phase de fistule anale, le traitement doit être réalisé par un chirurgien spécialisé en proctologie. Il a comme objectif l’ablation du trajet de la fistule, y compris la glande sous-jacente tout en respectant l’intégrité fonctionnelle des muscles sphincters, députés à la continence anale.
C’est la raison pour laquelle, devant des fistules complexes et profondes, le traitement chirurgical est souvent différé en plusieurs temps opératoires, en passant par la pose d’un élastique afin de permettre la cicatrisation musculaire progressive et éviter ainsi tout problème d’incontinence ultérieure (Voir la fiche informative >>).